Merci Monsieur le Maire,

Je ne peux que cautionner vos propos et j'aimerais cependant aller plus loin dans la démarche, en faisant remarquer que non seulement la Lorraine et donc l'agglomération nancéienne attend depuis longtemps certaines infrastructures. Si l'on parle des voies navigables et donc de communication, on peut même dire que c'est un serpent de mer, paradoxe pour de l'eau douce. Je pense que vous conviendrez avec moi que le problème du fleuve Moselle et de ses communications avec le sud n'est pas nouveau, puisque si je me réfère à l'histoire, c'est depuis le premier siècle avant Jésus-Christ que son rôle économique majeur est avéré.
Un peu plus tard, le poète AUSONE, et ce n'est pas une blague, (310–395), précepteur de GRATIEN, célèbre la Moselle en tant que fleuve navigable, dans de beaux vers sur la patrie gauloise !...
De plus, la liaison Nord/Sud n'existant pas plus à l'époque qu'aujourd'hui, la difficulté pour le transport des marchandises était grande et nécessitait un déchargement et le portage de celles ci, mais c'était déjà "la faute" à la géographie du plateau lorrain et du plateau de Langres. D'ou l'idée, au 1er siècle avant Jésus-Christ, de creuser un canal de la Moselle à la Saône pour relier la mer du Nord à la Méditerranée, non concrétisée, du fait de querelles entre dignitaires romains, comme l'histoire est surprenante !...
Ce n'est pas tout, au 18ème siècle, ce projet ressurgit sous le Duc Léopold, fortement soutenu par les marchands lyonnais. Malheureusement la mort du Régent l'enterre !...
Et aujourd'hui, plus de 2100 ans après sa première programmation, il redevient d'actualité, aussitôt enterré, il est vrai par les schémas de services !...

Nous ne pouvons donc que nous réjouir qu'enfin un collectif puissant dont vous êtes le Président et donc le vecteur principal, avec le concours des éminents invités qui sont parmi nous aujourd'hui s'attache à organiser la mise en place de cette voie navigable. Certes ce ne sera pas une mince affaire surtout lorsque l'on sait que l'on accorde à notre contrée quelque chose qu'à condition que nous le financions de nos deniers, je n'en veux pour preuve que le TGV et encore il faut que nous insistions lourdement pour sa réalisation.

Je ne parlerai pas ici des autres projets parti-prenantes de l'intermodalité intelligente que nous voudrions voir mise en place entre la route, le fer et l'eau, gage d'une qualité de vie pérenne pour nos concitoyens !... Pourtant les Lorrains et particulièrement les Nancéiens au sens large du terme n'ont jamais démérité dans le passé et il me semble qu'ils ont toujours plutôt servi de bouclier et de rempart à notre pays quand celui-ci était attaqué, mais je suis conscient qu'il est très facile et pratique d'occulter la mémoire, surtout dans ces cas là. Voilà Mesdames, Messieurs la petite introduction que je voulais donner sur le sujet de ce matin.

                                  Retour à l'intervention d'André Rossinot