ALS - Magazine 7 - Avril 2020

6 / ALSMag Jean-Paul HATON Agrégé de l’Université en physique (Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud) et docteur d’Etat ès Sciences, est professeur émérite en informatique et chercheur au LORIA. Il est référent « Intégrité Scientifique » de l’Université de Lorraine. J-P. Haton est membre senior de l’Institut Universitaire de France (IUF). Il est l’auteur de plus de 300 ouvrages et articles et il a encadré ou co-encadré plus de 80 thèses de doctorat. J-P. Haton est auditeur de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN). Il est membre de l’Académie Royale de Belgique et Vice-président de l’Académie Lorraine des Sciences. Il est Commandeur des Palmes Académiques et Docteur Honoris Causa de l’Université de Genève. L’intelligence artificielle et le droit L’IA aborde un vaste champ d’activités que l’on peut classer en grands domaines : la reconnais- sance et l’interprétation de formes et de données, le diagnostic, la planification d’actions et la robotique, l’aide à la décision, le traitement de la langue naturelle écrite et parlée, la formation assistée, etc. Des succès récents, comme les victoires au jeu d’échecs, au jeu de go, au poker ou encore à des jeux vidéo, et aussi la mission des robots martiens, la reconnaissance d’images, la reconnaissance de la parole, la médecine, le traitement de la langue naturelle écrite, ont fait entrer l’IA dans notre vie quotidienne. L’IA fait partie des sciences du numérique dont elle est une composante importante. Son évolution doit être envisagée dans ce cadre pour en saisir la globalité. En deux générations humaines, le numérique a vu la puissance des processeurs gagner quinze ordres de grandeur, comme énoncé par la loi de Moore : l’humanité n’a jamais connu au cours de son histoire une telle situation, dont l’influence sur l’évolution de l’IA est majeure. L’entrée de l’IA dans la société civile et la vie quoti- dienne d’un nombre croissant de personnes pose de nombreuses questions psychologiques, éthiques et juridiques. Après avoir brièvement rappelé les grandes caractéristiques de l’IA, nous nous intéressons dans ce chapitre aux différents liens entre l’IA et la loi. Confidentielle pendant plus de cinquante ans, l’intelligence artificielle (IA) occupe le devant de la scène médiatique depuis le début des années 2010, après avoir été longtemps cantonnée aux laboratoires de recherche et à la science-fiction. L’IA s’attache à résoudre des problèmes qui relèvent d’activités humaines ou animales de nature variée : perception, planification, interprétation de données, diagnostic, prise de décision, compréhension du langage, conception. Elle cherche en outre à mieux comprendre et modéliser l’intelligence, et se rapproche ainsi des sciences cognitives dont elle s’inspire par ailleurs pour la conception de modèles (mémoire, raisonnement, apprentissage) [1] .

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