ALS - Magazine 7 - Avril 2020

12 / ALSMag faciale dans des lieux publics. L’Etat de Californie vient de décider un moratoire de trois ans en la matière. En France, l’application d’« Authentifi- cation en ligne certifiée sur mobile » (Alicem) lancée en mai 2019, vise à créer une « identité numérique » pour faciliter l’accès à certains services administratifs ou commerciaux sur Internet pour les détenteurs d’un passeport biométrique. L’objectif est de créer un document virtuel officiel d’identité pour « s’identifier électro- niquement et s’authentifier auprès d’organismes publics ou privés » . La vérification de l’identité est effectuée par un dispositif de reconnaissance faciale. Les données personnelles stockées sont codées avec un maximum de sécurité. Alicem a engendré un certain nombre de réticences sur les plans éthiques et juridiques, notamment en ce qui concerne le délai de conservation des données et la notion de « consentement libre et non-imposé » prévue par le RGPD mais non respectée par ce système. Le visage n’est pas le seul élément concerné par le traitement d’images. Outre les traditionnelles empreintes digitales, l’image de la main fait l’objet de plusieurs études. Amazon vient ainsi de lancer l’expérimentation du système Orville de paiement biométrique fondé sur la forme et la taille de la main auprès de ses employés à New York. De même, des expériences sont menées sur l’identifi- cation par reconnaissance de l’iris de l’oeil. D’autres approches, relevant aussi de la vidéopro- tection, mais peut-être ressenties comme moins intrusives par le public, sont également expéri- mentées, notamment la reconnaissance de la démarche, qui permettrait d’identifier une personne de dos ou à visage dissimulé. D’autres travauxderecherche tendentàconjuguer parole et image pour détecter l’état émotionnel d’unepersonne.L’idéeestde reconnaîtrequelques émotions fondamentales (joie, peur, tristesse, colère, dégoût et surprise) à partir de signaux expressifs, après une phase d’apprentissage, fondée comme toujours sur un ensemble important de données d’exemples. Les résultats sont encore modestes mais soulèvent déjà des réticences sur l’utilisation de systèmes qui concerneraient l’intimité affective des personnes. En Chine, l’annonce de l’utilisation d’un casque pour contrôler l’état émotionnel d’une personne à partir de signaux EEG a été faite récemment. Si cela se confirme possible sur le plan technique, la Chine s’oriente vers une société dépassant toutes les prévisions d’Orwell … L’intelligence artificielle et le droit

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