ALS - Magazine 6 - Septembre 2017

ALS Mag / 45 ALS MAG L’EXPLOSION DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES : VA-T-ON VERS L’EFFONDREMENT ? L’OCDE différencie six grandes catégories de ressources : 1. La biomasse 2. Le bois 3. Les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz...) 4. Les minéraux pour la construction (sable, graviers, concassé, …) 5. Les minerais à usage industriel (phosphates, ...) 6. Les minerais et matériaux métalliques. En 2010, le total de la consommation de ces 6 catégories de ressources s’élevait à 72 milliards de tonnes, ce qui est le double de 1980 et dix fois ce qui était consommé en 1900. Les consommations qui suivent sont par jour et par habitant dans les pays de l’OCDE qui représentent à eux seuls 60% de la consommation mondiale : J 10 kg de biomasse, J 18 kg de minéraux de construction et industriels, J 13 kg d’énergie fossile, J 5 kg de métaux. La population mondiale de 7 milliards d’habitants en 2010 passera à 9,5 milliards en 2050 et l’activité économique, mesurée en US$ de PIB, passerait sur la même période de 55 000 milliards de US$ à 180 000 milliards de US$, soit 3,3 fois plus (prévisions OCDE). Cette extrapolation montre que si la consommation de ressources suivait l’évolution du PIB, sans réduction majeure de ressources par point de PIB, la situation serait catastrophique en particulier sur les ressources non-renouvelables (énergies fossiles, métaux, minéraux servant à la construc- tion, etc.) à tel point que cette croissance ne pourrait être atteinte 1 (Figure 1). L’amélioration drastique de l’efficacité d’utilisation des ressources non renouvelables est donc un challenge vital pour la survie de l’humanité. Il s’agit donc non seulement de réduire la consom- mation de ressources par unité produite mais aussi de le faire dans une ampleur suffisante pour assurer la pérennité de l’offre de produits et de services fournissant des conditions décentes de vie à l’ensemble de la population mondiale. Le découplage de la croissance du PIB et de la population, de la consommation de ressources naturelles et des impacts environnementaux est donc un axe d’action majeur permettant de se prémunir de situations problématiques aux conséquences irréversibles. Les évolutions passées dans les pays de l’OCDE mettent en évidence un découplage apparent entre 1980 et 2010 des pays de l’OCDE alors que pour le monde ce découplage reste très modéré. Il faut tempérer quelque peu cette tendance au découplage sur les pays de l’OCDE car les effets de la crise économique ont modifié dès 2006 la consommation de ressources par ralentissement de l’économie, en particulier de l’investissement (logement, transport et infrastructure), une part grandissante de services, et des délocalisations de fabrication dans les pays hors OCDE. Malgré ces réserves, les efforts entrepris dans les pays de l’OCDE pour : J augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources pour un service rendu équivalent (productivité des ressources), J réduire les déchets et les produits non-utilisés à tous les stades de la vie des produits, J les politiques de gestion des flux, de réutilisation, de recyclage, J le traitement des déchets et l’utilisation des man-made stocks, ont contribué à une nette amélioration. Certains pays (Figure 2) sont même en découplage total (stagnation de la consommation de ressources avec un PIB croissant) voire (Figure 3) en découplage négatif (décroissance de la consom- mation de ressources avec un PIB croissant). Figure 1 : Evolution de la consommation de ressources naturelles de 1980 à 2010 (monde). D’après la Ref. 1. Figure 3 : Découplage entre PIB et consommation de ressources non-énergétiques, comparaison OCDE et BRICS. Pays OCDE : Europe, Australie, Canada, Chili, Israël, Japon, Mexique, Nouvelle Zélande, Corée, USA. Pays BRICS : Brésil, Inde, Indonésie, Chine, Afrique du Sud, Fédération de Russie. Figure 2 : Découplage entre la croissance du PIB et la consommation de ressources (pays de l’OCDE/ monde).

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