ALS - Magazine 5 - Octobre 2015
6 / ALS Mag Article > Vincent Boly comme très optimiste s’est avérée totalement fausse, puisque c’est près de 6 millions d’objets qui ont été vendus. En quelques mois, la quasi- totalité des agences immobilières traitent leur état des lieux avec des tablettes. Ainsi on voit apparaître dans notre quotidien des produits de manière très rapide. Le magazine Les échos a comparé la courbe d’augmentation de la consom- mation de différents produits au cours du temps, par exemple la machine à laver. L’article montre que la vitesse d’adoption de certains produits a augmenté de manière exponentielle. Prenons un autre cas : selon certaines études publiées sur l’évolution des prix de production de l’électricité, on constate que le coût de production de l’élec- tricité solaire aux États-Unis en fait, et de loin, le mode de production énergétique le plus compétitif. Ceci remet en cause toutes les analyses actuelles. D’énergie de substitution grâce à des panneaux photovoltaïques, il semble que la production d’électricité solaire puisse constituer la techno- logie énergétique numéro un à une échelle de temps très courte, ceci grâce aux nouveaux systèmes de production. L’iPad comme l’énergie solaire montrent que des changements très rapides balaient notre société. Tout cela ne relèverait que de la pure curiosité intellectuelle si ces phénomènes n’avaient pas un impact majeur sur nos décisions. Prenons quelques exemples de décisions bien difficiles à prendre aujourd’hui pour un élu et un technicien chargés d’aménager une ville. Faut-il opter pour l’énergie solaire pour la création d’un lotissement, dont la durée de vie doit être de plusieurs centaines d’années et dont les investissements pour la production de chaleur représentent plusieurs dizaines de millions d’euros ? Faut-il investir dans de couteux aménagements en centre-ville réduisant l’utilisation des véhicules si ceux-ci seront majoritairement électriques dans 15 ans ? Enfin notons qu’un autre nouveau phénomène modifie notre vision de l’évolution de la société : les objets connectés. Les réveils sont connectés à Internet, nos ordinateurs sont connectés à notre banque, la carte bleue indique à notre banquier où nous nous trouvons, et un coach peut en permanence suivre notre activité physique et notre consommation énergétique. Ceci a plusieurs conséquences, en particulier les entreprises ne peuvent plus innover seules. Le spécialiste de mécanique fabricant des panneaux d’information urbains doit travailler avec des sociétés spécia- lisées en électronique ou téléphonie. Le mécanicien spécialisé en conception de véhicules ne peut plus fonctionner sans un spécia- liste des capteurs et des radars. De même, l’élu ou le technicien ne peut plus raisonner aménagement de sa ville sans la vision de nombreux spécialistes. Et décider n’est pas simple : faut-il installer des parcmètres ou des bornes interactives en ville, alors que nos voitures pourront être commandées et surveillées par des Smartphones ? Tout cela montre que l’évolution démographique, l’évolution de nos besoins, l’évolution des techno- logies impacte notre société mais aussi le processus d’évolution de nos sociétés. La nature et les mécanismes du changement ne sont plus les mêmes. Le changement a changé. Les employés qui conçoivent les objets et les services pour les agglomérations fonctionnent différemment. Le contexte étant posé, voyons maintenant, les conséquences de tout ce changement sur le fonctionnement des entreprises qui fournissent les objets et des services pour nos agglomérations urbaines. Puisque les individus veulent réserver les services via Internet, puisque les citadins veulent louer plutôt que d’acquérir et que chacun fonctionne avec son téléphone, ces entreprises doivent mettre en place des démarches d’inno- vation particulières. Elles doivent concevoir de nouveaux systèmes qui correspondent aux attentes des habitants et donc aux attentes des élus et des techniciens des collectivités. Il est très La fabrication numérique des objets s’invite dans la ville
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