ALS - Magazine 5 - Octobre 2015
12 / ALS Mag Article > Jacques Hubert Numérique, robot et télémédecine La télémédecine en chirurgie comporte plusieurs niveaux : J La téléconsultation, entrée en pratique courante, permettant au chirurgien de consulter à distance des images radiologiques depuis son ordinateur. Pour les radiologues aux USA elle permet même de s’affranchir des fuseaux horaires et ainsi de faire interpréter des clichés faits en urgence de nuit par des radiologues de l’autre bout du monde qui sont en horaires de jour (figure 8). J La téléconférence est utilisée très largement en chirurgie avec des vidéotransmissions d’interven- tions chirurgicales du bloc opératoire vers des salles de conférences. Elle permet à un grand nombre de chirurgiens d’assister en direct à des techniques innovantes et d’interroger le chirurgien expert (figure 9). J Le télétutorat permet à un chirurgien expert d’apporter en per-opératoire des informations à un collègue qui lui demande un avis et de tracer ses conseils sur l’écran. J La téléchirurgie est en soi la base de la robotique, le chirurgien étant assis à la console de commande à quelques mètres du patient qu’il opère. SI le robot a permis la première opération transatlantique entre New-York et Strasbourg, ces prouesses sont loin d’être entrées dans la pratique courante, le délai de transmission de l’information constituant un obstacle majeur. Des études ont montré qu’au delà de 600 millisecondes de délai il devient impossible de réaliser une intervention en sécurité [réf 1]. Lors de la chirurgie transatlan- tique, ce délai était inférieur à 200 ms grâce à des moyens énormes déployés par France Télécom. L’utilisation courante de cette technique demandera d’utiliser le réseau internet et donc de compresser et décompresser les vidéos, ce qui rajoute du temps au délai de transmission (200 ms par fibre optique entre Paris et Shanghai). La téléchirurgie, rêvée pour les éventuelles urgences chirurgicales lors des voyages dans l’espace, n’est donc pas une solution pour une base sur Mars dont les données nécessitent de 3 à 20 minutes pour être transmisses à la Terre selon la position des astres. Numérique, robot et simulation Si la qualité des résultats de la chirurgie robotique n’est plus discutée, de nouvelles questions se posent concernant la qualité de la formation à cette téléchirurgie, très différente à la fois de la chirurgie ouverte et de la cœliochirurgie, la non maîtrise de la machine par le chirurgien et son équipe pouvant exposer les patients à un risque accru d’événement indésirable grave. A l’instar de ce qui existe en aéronautique, les chirurgiens utilisateurs du robot peuvent maintenant développer leur habileté technique grâce à des simulateurs [réf 2]. Nancy est un centre leader en la matière puisque proposant une formation à la chirurgie robotique unique en Europe et répond ainsi aux préconisations de l’HAS (Haute Autorité de Santé) : jamais la première fois sur un patient . L’Ecole de Chirurgie de la Faculté de Médecine de Nancy dispose de 5 simulateurs dV-Trainer (Mimic Inc, Seattle, USA) constitués d’une console esthé- tiquement proche de la console du robot da Vinci®, d’un système de vision binoculaire ainsi que de manettes dont la position dans l’espace est réglée par des câbles reliés à des micromoteurs (figure 10). Ils permettent également l’adaptation ergonomique de la position du chirurgien à la console. A ses pieds, le chirurgien dispose d’une réplique du pédalier du robot da Vinci. Figure 8 Figure 9 Figure 12 Figure 13 Figure 10 Les robots au bloc opératoire
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