ALS - Magazine 1 - Décembre 2009
Mais l’IRM va bien au-delà d’une simple imagerie anatomique. Elle permet en effet d’étudier le fonctionnement cérébral avec ses circuits. L’étude des déplacements des molécules d’eau en imagerie de diffusion permet de suivre et de tracer grâce à des logiciels complexes les faisceaux de substance blanche qui relient entre elles les différentes structures corticales (fig 2a, 2b). L’imagerie de diffusion permet également de détecter les signes d’œdème très précoce d’un accident vasculaire ischémique. L’imagerie d’activation montre l’activation des zones corticales lors de la réalisation de taches visuelles, auditives, motrices comme bouger un doigt, ou plus élaborées comme le langage, le calcul, la mémorisation. En ce sens l’IRM d’activation nous renseigne sur le fonctionnement cérébral à l’échelle de groupes de neurones et nous a permis une meilleure compréhension de ce fonctionnement en condition normale et pathologique. L’IRM d’activation est un domaine de recherche actif. Elle est également utilisée en clinique pour renseigner le chirurgien sur la localisation précise des aires fonctionnelles par rapport à une lésion tumorale dont il doit faire l’exérèse. Enfin l’imagerie de perfusion explore la vascularisation au niveau capillaire et permet notamment de rechercher des zones anormales hypo ou hyper-perfusées notamment dans les pathologies vasculaires ischémiques et tumorales. Cette dimension « fonctionnelle » de l’IRM a permis ces 10 dernières années d’améliorer considérablement notre connaissance du fonctionnement cérébral dans les conditions normales et pathologiques. Elle est non seulement un domaine de recherche actif mais elle fait aussi partie intégrante des examens cliniques de routine et joue un rôle de plus en plus important dans nos décisions thérapeutiques. Explorer le cerveau et le réparer Les avancées du scanner et de l’IRM permettent désormais d’explorer les vaisseaux cérébraux de façon très précise et beaucoup moins traumatique que l’angiographie conventionnelle. L’angiographie n’a donc pratiquement plus d’indication à visée diagnostique et c’est par exemple en angio-scanner ou en angio-IRM qu’actuellement sont recherchés les anévrismes intracrâniens ou les rétrécissements artériels. Mais si l’angiographie conventionnelle n’a pratiquement plus d’indication pour le diagnostic, en revanche ces vingt dernières années ont connu un considérable essor des techniques de traitement endovasculaire qui utilisent l’angiographie comme moyen de naviguer à l’intérieur des vaisseaux pour venir les « réparer » sur place. Ces techniques ont peu à peu supplanté la plupart des interventions neurochirurgicales vasculaires qui nécessitaient l’ouverture de la boîte crânienne pour avoir accès aux vaisseaux. Les progrès rapides de l’IRM permettent d’espérer voir des structures cérébrales de plus en plus petites et pouvoir par exemple étudier l’organisation corticale. À l’ère des nanotechnologies, il est probable que les innovations technologiques permettront d’améliorer encore la miniaturisation et la sécurité des systèmes de navigation et de traitement endovasculaires. Il sera ainsi possible de cibler plus précisément les traitements dans un environnement d’imagerie multimodalités. ALS Mag / 9
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