ALS - Magazine 1 - Décembre 2009

8 / ALS Mag Article > Anévrismes Ce n’est qu’au 20ème siècle qu’ont été développées des techniques d’imagerie permettant de voir dans le cerveau sans « ouvrir la boite crânienne ». Les premières méthodes d’imagerie étaient basées sur l’utilisation des RX et ont donné leur nom à la radiologie, discipline médicale qui permet de visualiser les éléments du corps humain. Les premières méthodes étaient indirectes et ne donnaient qu’une vision très partielle mais qui permettait de faire des diagnostics et de traiter des patients. Ces techniques consistaient en fait à visualiser, soit les vaisseaux tissant une maille vasculaire serrée autour du cerveau, soit les espaces liquidiens recouvrant le cerveau et s’insinuant jusque dans ses replis. Les lésions cérébrales étaient donc localisées par les déformations qu’elles exerçaient sur ces vaisseaux ou ces espaces liquidiens, l’information sur la nature de la lésion était cependant nécessairement limitée et certaines lésions trop petites ou n’entraînant pas de déformations n’étaient pas détectées. La technique de visualisation des vaisseaux cérébraux appelée angiographie et développée dans les années 30 consiste à visualiser de façon dynamique par RX la circulation d’un produit de contraste iodé radio opaque à l’intérieur de ces vaisseaux. Ce produit de contraste est injecté par un tube souple et fin appelé cathéter qui est introduit dans la circulation artérielle en ponctionnant l’artère fémorale. Ce cathéter radio-opaque est ensuite guidé manuellement sous contrôle radioscopique jusqu’à la partie du corps que l’on veut explorer, par exemple dans les artères carotides pour étudier le cerveau. Grâce aux progrès technologiques de ces dernières années qui ont permis de miniaturiser ces cathéters, il est désormais possible de naviguer de plus en plus loin jusque dans les vaisseaux cérébraux. L’invention du scanner Le scanner est mis au point par Hounsfield ingénieur de la firme EMI en 1971, firme qui pour la petite histoire commercialisait les Beatles. Cette technique, qui a donc moins de 40 ans, a révolutionné l’imagerie médicale en montrant directement le cerveau en coupes. Les premiers scanners permettaient d’obtenir des coupes épaisses d’environ 1 cm en plusieurs minutes alors que les appareils de dernière génération explorent en quelques secondes l’encéphale en coupes infra-millimétriques. Années 80 : la révolution IRM Dans les années 80, l’IRM a permis de franchir une nouvelle étape dans l’exploration du cerveau. Alors que le scanner et l’angiographie mesurent l’absorption des rayons X, l’IRM ou imagerie par résonance magnétique repose sur un principe physique totalement différent. L’IRM est un aimant puissant, 10 000 fois plus puissant que le champ magnétique terrestre qui permet grâce à l’émission d’ondes radiofréquences de différencier les structures cérébrales. L’engouement pour l’IRM s’explique par son caractère non irradiant et par la précision des images obtenues qui ressemblent à de véritables coupes anatomiques (fig 1). Il est possible d’obtenir des acquisitions volumiques du cerveau et de ses vaisseaux puis de les analyser dans tous les plans avec une résolution infra millimétrique. Augmenter la puissance du champ magnétique permet de réaliser des coupes de plus en plus fines, les appareils fonctionnant à très haut champ ont une résolution de l’ordre de 200 microns qui leur permet de distinguer les différentes couches du cortex. Ces appareils à très haut champ restent actuellement encore du domaine de la recherche. Voir le cerveau : du temps des dissections à celui de l’imagerie numérique. Les études anatomiques portant sur des dissections ont longtemps été le seul moyen de voir dans le cerveau et d’obtenir des descriptions très précises de la surface corticale et de la structure interne. Fig 1 - Coupe du cerveau en IRM Fig 2b - Faisceaux de substance blanche Fig 2a - Faisceaux de substance blanche

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