ALS - Magazine 1 - Décembre 2009

ALS Mag / 27 ces chondres totalement différente des idées classiquement admises. Les chondres de type I seraient le résultat de l’interaction de fragments lithiques (olivine réfractaire + métal ± spinelle) avec le gaz et les poussières de la nébuleuse. Durant cette interaction, les olivines subissent une fusion partielle et le liquide produit s’enrichit en Si et en alcalins à partir du gaz. A son stade ultime ce processus peut conduire à une résorption presque totale des olivines réfractaires et à la formation de chondres riches en pyroxène et en olivines secondaires. La formation des chondres doit donc être considérée comme un processus se produisant en système ouvert exigeant un temps suffisant pour résorber les olivines réfractaires. La texture des assemblages olivines réfractaires - métal (Fig 5) indique un équilibrage long à haute température, incompatible avec les durées caractéristiques des processus nébulaires. Ces olivines pourraient être des fragments de manteau de petites planètes qui se seraient formées et différenciées très tôt dans l’histoire du système solaire, durant les premiers millions d’années avant même que les corps parents des chondrites ne se forment. Ces planètes ont du disparaître, être fragmentées, évaporées ou accrétées au Soleil au bout de 1 ou 2 millions d’années. Les météorites nous donneraient donc accès à des planètes disparues du système solaire. Fig 1 : Photo d’une tranche dans l’aérogel de grains cométaires échantillonnés par la mission Stardust. L’aérogel est la mousse de silice qui couvrait les collecteurs de Stardust et qui était destinée à ralentir sans les fragmenter et capturer les grains qui arrivaient avec une vitesse relative par rapport au satellite de 6,2 km/sec. Sur la photo les grains sont entrés par la droite, ont explosé en formant une cavité, certains fragments allant jusqu’à 1 mm de profondeur. Ce sont ces grains déposés tout au long de la trajectoire dans l’aérogel qui ont été analysés. Crédit : P. Tsou JPL-NASA Fig 2 : Cratère d’analyse ( ≈ 25 µm de diamètre) creusé par la sonde ionique ims 1270 dans un chondre de la météorite Semarkona pour analyser la quantité de 26 Al présente lors de la formation de ce chondre il y a ≈ 4,566 milliards d’années. Les fausses couleurs montrent des différences de composition chimique. Le verre (couleur verte) est le plus vieux verre naturel connu. Crédit : J. Villeneuve CRPG Fig 3 : Diagramme montrant une comparaison entre les températures de condensation de minéraux réfractaires dans la nébuleuse solaire soient calculées (en ordonnées) en supposant l’équilibre thermodynamique pour une pression totale de 10 -3 atmosphère et un gaz de composition solaire soit déterminées expérimentalement (en abscisses) à partir des expériences faites dans le nébulotron. Les différents minéraux observés dans les expériences sont le spinelle (Sp), le corindon (Cor), l’anorthite (An), la mélilite (Mel), le clinopyroxène (Al-Cpx), l’olivine (Ol) et le pyroxène enstatite (En). A l’évidence l’accord entre les expériences et les prédictions thermodynamiques à l’équilibre n’est pas parfait, ce qui est très intéressant car cela montre l’importance des effets cinétiques dans ces processus de condensation. Crédit : G. Libourel CRPG Fig 4 : Photos en microscopie électronique à transmission des produits de la condensation, ici de l’olivine et du verre, dans une des expériences faites avec le nébulotron. Crédit : A. Toppani CRPG. Fig 5 : Photos en lumière transmise polarisée d’une lame mince d’un chondre porphyrique riche en olivine. La texture observée, joints secs (sans liquide piégé) entre les cristaux d’olivine et angles entre les cristaux de 120°C est typique d’une texture produite lors d’un recuit à haute température pendant un temps long et sous pression. De telles textures sont connues pour les roches du manteau terrestre. Ces aggrégats d’olivine découverts dans les chondres pourraient donc être des fragments de manteau de petites planètes formées très tôt dans l’histoire du système solaire et fragmentées rapidement avant la formation des chondres (dans les 2 à 3 premiers millions d’années du système solaire). Crédit : G. Libourel (CRPG) Fig 2 Fig 3 Fig 4 Fig 5

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