Académie Lorraine des Sciences

 

Procès-verbal de la séance de l’Académie Lorraine des Sciences du jeudi 12 mai 2011

 

 

 

 

Liste des personnes qui se sont inscrites sur le registre

Pierre Aimond, Michèle Allanet, Michel Arnoud, Gérard Aubertin, Camille Bareth, Gilberte Beugnot, Jean-Marie Blaising, Jacqueline Boulangé, Michel Boulangé, Pierre Boyer, Danielle Burckard, Jean Cailliez, Renée Chollot, Bernard Chollot, François Chrétien, André Clément, François Claude, Guy Louis-Marie Cléon, Combremont, Evelyne Combrexelle, Jean Cornevaux,  Marion Crehange, Angèle Cristina,  Francis d’Alascio, Jacqueline Depardieu, Jean-Claude Derniame, Jacqueline Depardieu,  Sandrine Derson, Dominique Dubaux, Michel Dufner, Charles Franiatte, Michèle Gabenisch, Paul Gaudron, André Georges, Jeannine Godard, Oscar Goebel, Jacques Grandidier, Geneviève Grison, Denis Grison, Christine Grosjean, Armand Guckert, René Haas, Armand Hadni, Jean-Pierre Haluk, Bernard Hanus, Marie-Christine Haton, Jean-Paul Haton, Jacqueline Heber, Jean-Paul Heber, Claude Herique,  René Hodot, Marie Antoinette Hoffman, Maurice Hoffman, Claude Huriet, Michel Himmoff, Marie-Françoise Jacob, Francis Jacob, Gérard Janin, Emmanuelle Job, Jean-Pierre Jolas, Colette Keller-Didier, Pierre Landes, Michel Legendre, Hélène Lenattier, Jean-Claude Lepori, Claude Levy-Lambert, François Limaux, Monique Lutz, Béatrice Matha, Claude Mathieu, Colette Mayeur, Luc Méjean, Rolana Mollex, Paul Montagne,Jean-François Muller, Jean-Louis Mugnier, André Oosterlinck, Daniel Oth, Geneviève Parnallaud, Gilbert Peria, Brigitte Petitdemange ,Jean-François Pierre, Bernard Poty, Jeannine Puton-Scherbeck, Paul Robaux, Guy Raval, Jean-François Régnier, Monique Roniffer, James Roniffer,  Marie Richard-Lecuve, Paul Robaux, Aline Roth, Marie Richard Lecuve, Gérard Scacchi, Jean-Pierre Salzmann, Marc Sauget, Pierre Seck, Mohamed Smaici, Danièle Sommelet-Gasse, Gérard Steff, Alain-Julien Surdel , Benoit Taveneaux, Gino Tognolli, Pierre Valk, François Vernier, Séraphin Viniaker, Michèle Wagner,

*En caractères romains, les sociétaires.

Excuses reçues de :
Mesdames et Messieurs les sociétaires :
Jean-Pierre Puton, Michel Wayoff, Jean-Marie Dubois,  Marcel Cordier, François Mortier, Daniel Coupechoux, Pierre Landes, Jean-Paul Haton, Annette Lexa-Chomard, Maurice Metche, André Oosterlinck.

Ouverture de la séance à 17 h 30 par la Présidente.

Chers confrères, chers amis,

 

Au nom des membres du Conseil d’administration je vous souhaite la bienvenue pour cette séance de mai au cours de laquelle nous terminerons le cycle des liquides avec la Bière !

Les informations sont très nombreuses, vous avez pu les lire dans le diaporama qui défile, mais il en est une triste dont je dois vous faire part, il s’agit du décès d’un de nos sociétaires, Jean Wingert, reçu parmi nous en 2000, il nous a quitté le 15 avril dernier. Notre confrère Gino Tognolli fera son éloge funèbre au cours de notre Assemblée Générale de janvier prochain.    

Vous avez pu le lire sur les diapositives, il reste quelques places pour la sortie sur le sel du samedi 21 juin, si vous êtes intéressé vous pouvez vous adresser à Pierre Boyer Président de la 5ème section organisatrice de cette journée très prometteuse.

J’attire également votre attention sur la tenue de notre séance exceptionnelle le dimanche 5 juin à 15 heures dans les Grands Salons de l’Hôtel de Ville. Nos conférenciers traiteront de la Forêt et de la Chimie les deux thèmes choisis par les Nations Unies et nous aurons le grand honneur de recevoir Madame Hélène Langevin-Joliot petite fille de Pierre et Marie Curie. 

Nous espérons vous y voir nombreux.

 

Réception de trois nouveaux sociétaires

Réception de Monsieur René Hodot
Parrains : Madame Emmanuelle Job et Monsieur Pierre Boyer
Présentation  de Monsieur  René Hodot par Monsieur Pierre Boyer 

René Hodot est né à Nancy où il a fait ses études et exercé pratiquement toute sa carrière.

Il a commencé à fréquenter l’École des Grands Moulins, puis le Lycée Henri Poincaré et la Faculté des Lettres.

Agrégé de Grammaire, il est nommé Professeur au Collège d’Enseignement Secondaire de Longuyon où il enseigne deux ans, de 1966 à 1968.

Après une année de Service National, il obtient en 1970 un poste d’Assistant à l’Université Nancy 2. En 1980, il passe un doctorat de 3ème cycle. En 1985, il soutient une thèse de Docteur d’État à l’Université de Paris X‑Nanterre.

Il est nommé Maître de Conférences en 1985, puis Professeur des Universités en 1988 à l’Université Nancy 2. Il est retraité et est Professeur Émérite depuis 2004.

Professeur de grec, René Hodot s’est spécialisé dans le grec ancien et la dialectologie.

Il est l’auteur (ou le co‑auteur) de trois ouvrages :

• L’Asie mineure du nord au sud. Inscriptions inédites, en 1988,

• Le dialecte éolien d’Asie. La langue des inscriptions, VIIe s. a.C. – IVe s. p.C., en 1990

• Manuel de Verbes grecs, en 1982, refondu en 1987, révisé en 1993, puis en 2006).

Il est l’auteur de quarante articles parus dans dix revues différentes et de treize recueils collectifs (dont quatre étrangers). Les thèmes de vingt‑quatre articles concernent l’épigraphie du domaine lesbien, l’étude linguistique du lesbien, des autres dialectes et de la koiné. Les seize autres sont relatifs aux contacts de langues, à la civilisation gréco-latine, à la syntaxe du grec ancien, à la linguistique latine et au néo-grec.

René Hodot a également rédigé plus de cinquante comptes rendus bibliographiques parus dans cinq revues. Onze concernent la dialectologie, la linguistique, la littérature et civilisation grecques, six sont axés sur les autres langues indo-européennes et trente‑six traitent de la linguistique générale et de l’histoire de la linguistique.

Enfin, il a été éditeur (ou co‑éditeur) de plusieurs numéros thématiques de revues  spécialisées dans le grec ancien comme Verbum, La koiné grecque antique, Revue des Études grecques, ainsi que des actes de la rencontre internationale de dialectologie grecque de Pont‑à‑Mousson en 1986, ou encore de la table ronde de Saint‑Étienne qui était consacrée aux Dialectes grecs et aspect verbal.

René Hodot a été organisateur (ou co‑organisateur) de sept colloques, dont la première Rencontre internationale de dialectologie grecque à Pont-à-Mousson en 1986, rencontres qui se sont poursuivies sur un rythme quinquennal (Madrid en 1981, Naples en 1996, Berlin en 2001, Athènes en 2006 et Nicosie en 2011).

René Hodot a occupé un certain nombre de fonctions liées à sa spécialité :

• Directeur de l’Équipe d’Accueil 1132 Histoire et cultures de l’Antiquité de 1996 à 2004,

• Directeur du Groupe de Recherche 1038 du CNRS Linguistique du grec ancien de 1998 à 2004,

• Secrétaire de rédaction de Verbum, revue de linguistique de l’Université Nancy 2 (de 1984 à 1990),

• Membre du Comité National de la Recherche Scientifique, section 39, Les mondes de l’Antiquité classique de 1987 à 1991,

• Membre du Conseil Supérieur des Universités, 8ème section Langues anciennes, de 2000 à 2004.

René Hodot a dirigé quatre thèses.

En plus de quatre participations aux Fêtes de la Science, il a participé activement à la vulgarisation de la recherche sous forme de conférences et d’ateliers. Sur vingt‑cinq, huit ont été destinés à la formation continue des professeurs du second degré et quatre pour des lycéens.

De 1991 à 1996, René Hodot a été Président de l’Université Nancy 2, puis Directeur de l’IUFM de Lorraine de 1996  à 1999 et chargé de la MAFPEN (Mission Académique à la Formation des Personnels de l’Éducation Nationale) après 1997.

Pendant les cinq années durant lesquelles il a présidé l’Université, il a mis en œuvre de nombreux dossiers qu’il m’est difficile de détailler, compte tenu du temps qui m’est imparti. Je n’en citerai que quelques uns :

• Orientation, accueil, suivi et insertion des étudiants

   – mise en place des tutorats d’accueil et d’accompagnement des étudiants de 1ère  année

   – développement d’ALOES, logiciel permettant des simulations d’entretien

   – dispositif d’accueil des étudiants handicapés auditifs

   – créations de DESS et d’IUP (Institut Universitaire Professionalisés)...

• Création ou réorganisation de structures internes

   – mise en place d’un observatoire de l’insertion professionnelle des étudiants

   – service commun d’enseignement des langues vivantes pour non spécialistes

   – service de communication...

• Parc immobilier

   – construction de nouveaux bâtiments à la Faculté des Lettres

   – extension de la section Lettres de la bibliothèque universitaire

   – rénovation de l’IUT d’Épinal...

• Conférence des Présidents d’Université

   – représentant titulaire de la CPU au conseil d’administration du CROUS...

René Hodot a été aussi très actif dans le domaine syndical. Il a d’ailleurs été membre de la Commission administrative nationale du SNESup de 1979 à 1985.

Ses mérites ont été reconnus par ses pairs, puisqu’il est Commandeur dans l’Ordre des Palmes Académiques et Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.

Il n’est pas aisé pour quelqu’un ayant une formation scientifique de retracer la carrière d’un littéraire. Que René Hodot pardonne mes omissions et surtout mes erreurs dans son portrait que j’ai essayé de dresser.

En le fréquentant, vous pourrez constater que c’est un homme fort affable, discret et que j’ai toujours vu souriant.

Je pense que nous pouvons tous nous réjouir de sa venue à l’Académie Lorraine des Sciences et je vous remercie par avance du bon accueil que vous lui réserverez. Bienvenue parmi nous !

Remerciement de Monsieur René Hodot
Madame la Présidente, cher Pierre Boyer, Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie de me recevoir parmi vous, et je suis très sensible à cet honneur. Enfant d’une famille nombreuse, élevé dans un quartier populaire de Nancy (« la Soupe maigre »), je dois ma formation à l’école publique, de l’enseignement primaire à l’enseignement  supérieur, et c’est aussi l’école publique qui a été d’un bout à l’autre le cadre de mon activité professionnelle. Et si en 1996, juste après la présidence de l’université, j’avais accepté d’enchaîner avec la direction de l’IUFM, alors que je n’aspirais qu’à retrouver mes étudiants et mes « chères études », c’est parce que, ayant toujours été convaincu que le métier d’enseignant  est un métier qui s’apprend, j’ai estimé (et j’estime plus que jamais) que la défense de l’école passait par la formation des maîtres, investissement capital pour le développement d’une nation.

Dans cet esprit, permettez-moi d’évoquer rapidement deux figures qui, parmi bien d’autres, ont marqué ma propre formation.

En 1950-51, j’ai eu comme institutrice au cours élémentaire deuxième année, à l’école des Grands-Moulins, Mlle Périsse, qui prit sa retraite à la fin de l’année, et aurait donc aujourd’hui 115 ans : grande et forte femme à la voix plutôt grave, qui menait énergiquement la quarantaine de gamins de sa classe ; j’ai un souvenir particulièrement vif des exercices de calcul mental, ardoises levées au-dessus de nos têtes ; j’en garde encore une certaine agilité et un goût pour le maniement des nombres. Elle a été témoin de mes premiers succès universitaires et serait fière, je crois, de me voir aujourd’hui parmi vous.

En 1963-64, étudiant à la faculté des Lettres de Nancy, j’ai découvert avec bonheur la linguistique des langues anciennes (on disait philologie classique) aux cours d’Olivier Masson, parti peu après à l’Ecole pratique des hautes études à Paris. On peut dire qu’il est le père de la dialectologie grecque en France et la première rencontre internationale que nous avions organisée en 1986 à Pont-à-Mousson lui a justement été dédiée (il est mort en 1997, quelques mois après la 3ème rencontre). C’est Olivier Masson qui a dirigé mon diplôme d’études supérieures (l’ancêtre du master), puis ma thèse d’Etat, dont il m’avait proposé le sujet. Cet authentique savant était un homme réservé, voire timide, mais dont j’ai pu apprécier au fil des années la courtoisie, la grande disponibilité et l’ouverture d’esprit (car l’interprétation des inscriptions grecques demande qu’on s’intéresse à une foule de domaines, par exemple la botanique ou la géographie).

Modestie, courtoisie, ouverture d’esprit : voilà des qualités que ces derniers mois j’ai eu plaisir à retrouver dans cette assemblée. Je m’y sens déjà bien. Merci

Réception de Monsieur Jean-Pierre Salzmann
Parrains : Madame Emmanuelle Job et  Monsieur Pierre Boyer 
Présentation  de Monsieur  de Monsieur Jean-Pierre Salzmann par Madame Emmanuelle Job

Madame la présidente, mesdames et messieurs, chers amis.
J’ai grand plaisir à vous présenter aujourd’hui  mon cher camarade  Jean-Pierre Salzmann ainsi qu’il est d’usage de s’interpeller entre auditeurs de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale que nous sommes tous les deux.

Mais avant tout, rendons à César ou plutôt à Paul Robaux ce qui lui revient. C’est Paul en effet qui a incité Jean-Pierre à rejoindre l’ALS, le ciment de leur relation étant leur passion commune pour l’Histoire.

Je viens déjà de vous livrer deux éléments-clé des activités actuelles  de Jean-Pierre : l’histoire et plus précisément l’histoire militaire.

Ce n’était toutefois pas sa vocation première.

Né à Montluçon, Jean-Pierre a rejoint Nancy pour y intégrer l’école des Mines. Il a fondé sa famille en Lorraine et il est père de deux enfants nés à Nancy et de deux petits-enfants.

Si je devais utiliser une seule formule pour qualifier Jean-Pierre, je dirais «c’est un honnête homme», au sens  des Lumières bien sûr.

C’est un esprit curieux, ayant cumulé les formations éclectiques.

Son esprit scientifique n’est pas à démontrer puisqu’il est ingénieur civil des Mines. Mais il est aussi licencié en droit, titulaire d’une maîtrise et d’un DES de Sciences économiques, ancien élève de l’Institut de contrôle de gestion et il poursuit actuellement une thèse de doctorat d’Etat en Histoire  à la Sorbonne.

C’est un homme de conviction : lieutenant-colonel de réserve, ORSEM, auditeur de l’IHEDN, je l’ai déjà dit.

C’est un homme engagé.

Après une vie professionnelle accomplie commencée à P.A.M. SA en qualité d’ingénieur en développement et terminée en qualité de directeur général de PME, il se dévoue aujourd’hui encore au sein de plusieurs associations. Président fondateur de la Commission Lorraine d’Histoire Militaire, il est administrateur de l’Institut de Stratégie Comparée, membre du conseil scientifique de la Commission Française d’Histoire Militaire et administrateur de la Société d’Histoire de Nancy.

Ses mérites ont d’ailleurs été reconnus puisqu’il est chevalier de l’ordre homonyme.

Mais ce qui justifie pleinement sa place dans notre Institution, ce sont ses travaux de recherche dont il ne manquera pas, je le sais, de nous faire profiter lors de communications ou conférences.

Spécialiste de Vauban il est l’organisateur de plusieurs colloques. Je n’en citerai qu’un, qui ne manque pas de sel au regard de notre journée du 21 mai, colloque organisé à Marsal en 2007 par la commission Lorraine d’Histoire Militaire sous le titre «Vauban et Marsal à l’époque de Louis XIV : le sel, la fiscalité, la guerre».

Il est également l’auteur de nombreuses publications dont les titres laissent à penser qu’il ne manque pas d’humour. Mais là aussi je n’en retiendrai qu’un «Les oisivetés de Messieurs les Ingénieurs»

J’ajouterai que Jean-Pierre est déjà en relation avec l’Institut Grand Ducal, section d’Histoire, avec laquelle il a publié les actes de ses deux colloques sur Vauban.  

Pour conclure, je dirai qu’un Ingénieur, Juriste, Economiste, et Historien est un recrue de choix pour l’ALS. Bienvenue mon cher confrère.

Réception de Monsieur Gérard Scacchi
Parrains : Messieurs Pierre Boyer et Jean-Paul Haton.
Présentation  de Monsieur  Gérard  Scacchi  par Monsieur Pierre Boyer 

C’est avec beaucoup de plaisir que je vais vous présenter Gérard Scacchi.

Ce futur septuagénaire a fait toutes ses études supérieures à Nancy.

Originaire de Dijon, il réussit le concours de l’ENSIC dont il sort en 1964 avec son diplôme d’ingénieur. C’est d’ailleurs dans cette École, sous la direction du Professeur Michel Niclause, qu’il préparera sa thèse de docteur es‑Sciences physiques qu’il soutiendra en 1969. Le sujet de ses réflexions était : La pyrolyse de l’éthane. Son inhibition et son accélération.

Il fera deux séjours au Canada, à l’Université d’Ottawa : une année post‑doctorale en 1974‑1975, puis un semestre sabbatique en 1991

C’est à l’ENSIC que Gérard Scacchi réalisera toute sa carrière. Nommé professeur en 1983, il  prendra sa retraite en octobre 2006.

Pendant une quarantaine d’années, il a exercé de nombreuses activités comme enseignant et comme chercheur.

Comme enseignant, il a assuré des cours de Chimie‑physique principalement dans les domaines de la cinétique chimique, de la thermodynamique et de l’électrochimie. Dans le cadre d’un Diplôme d’Études Approfondies de Chimie et pollution atmosphériques, il a initié ses étudiants aux problèmes liés au réchauffement climatique et à la couche d’ozone.

Dans le cadre de la formation continue, Gérard Scacchi a fait de très nombreuses interventions dans des stages organisés par le Centre de Perfectionnement des Industries Chimiques. Il s’est également beaucoup investi dans les stages de perfectionnement organisés par l’ENSIC pour les professeurs des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles Il en a été le responsable de 1997 à 2006.

Enseignant passionné, il a été le coordonnateur et le co‑auteur de deux ouvrages : Thermodynamique et cinétique chimiques, paru en 1991, et Cinétique et catalyse, paru 1996, et dont une réédition revue et augmentée est prévue en septembre 2011.

Comme chercheur, Gérard Scacchi s’est spécialisé dans l’étude cinétique des réactions complexes radicalaires en phase gazeuse (décompositions thermiques, chlorations et, surtout, oxydations et combustions). De 2000, jusqu’à sa retraite en 2009, il a dirigé le Groupe de Cinétique Radicalaire du Département de Chimie Physique des Réactions.

C’est dans ce cadre qu’il a beaucoup travaillé sur la conception assistée par ordinateur de mécanismes réactionnels. Cela a permis de mettre au point Exgas qui est un logiciel d’écriture de mécanismes radicalaires. Cela a également donné naissance à deux autres logiciels Thergas et Kingas qui servent à évaluer respectivement des grandeurs thermodynamiques et des paramètres cinétiques des processus élémentaires par les méthodes de la cinétique thermochimique. Ces deux derniers logiciels, interfacés avec Exgas, permettent de créer des modèles complets de réactions.

Il a établi de nombreuses collaborations industrielles liées à ces problématiques comme, par exemple, l’évolution des pétroles dans les gisements, la modélisation de la combustion dans les moteurs et les turbines...

Il est l’auteur de 93 publications (dont 76 dans des revues internationales), de 95 communications (dont 52 dans des congrès internationaux).

Il a dirigé 21 thèses de doctorat ou d’habilitation à diriger des recherches.

Il a exercé de nombreuses responsabilités administratives. Je citerai, entre autres :

• Directeur par intérim du Département de Chimie Physique des Réactions (UMR 7630 du CNRS, à l’ENSIC [30 permanents]),

• Membre de nombreuses commissions, conseils et groupes de travail,

•       Président de la Commission de Spécialistes en 31-32èmes sections du CNU (avancement et recrutement des enseignants-chercheurs), de 1989 à 1998, à l’INPL,

•       Responsable du Service Emplois-Carrières de l’ENSIC (de 1970 à 2006) aidant au placement des jeunes ingénieurs ENSIC.Gérard Scacchi n’était pas qu’un brillant enseignant‑chercheur.

Marié, père de deux enfants, il trouvait encore le temps de s’adonner à quelques loisirs. Je citerai :

• son intérêt pour le cinéma (particulièrement les westerns et les films noirs américains), son goût pour les ouvrages consacrés à ce genre d’œuvres ; il a également suivi des cours sur le cinéma à l’Université de la Culture Permanente,

• préparer et faire des voyages,

• faire du dessin et du pastel (c’est un amateur de bandes dessinées) ; il a aussi pris des cours pour s’améliorer dans ce domaine,

• écouter de la musique, aussi bien du classique que du jazz...

J’ajouterai à cette liste non exhaustive que Gérard Scacchi est un astronome amateur averti et qu’il est un membre actif de la Société Lorraine d’Astronomie. Son passé de chimiste et sa passion de l’astronomie se retrouveront dans la conférence qu’il devrait nous présenter le 8 décembre et intitulée La nucléosynthèse. Avec son talent d’enseignant, il nous y apprendra comment se forment les éléments chimiques dans l’Univers, comment vivent et meurent les étoiles.

Mon cher Gérard, cela fait déjà un certain temps que tu assistais en visiteur aux séances de l’Académie Lorraine des Sciences. Aujourd’hui, elle peut se réjouir et s’enorgueillir de te compter maintenant parmi ses membres, car je suis certain que tu nous apporteras beaucoup. Merci par avance du bon accueil que vous allez lui réserver.

 

Communication et conférence

 

Communication  «le principe de précaution»  par Monsieur Denis Grison

 

Présentation de Denis Grison par madame Colette Keller-Didier

Monsieur Denis Grison est Docteur en Philosophie, Universitaire au sein du laboratoire d’Histoire des Sciences et de Philosophie de Nancy 2 ainsi qu’aux Archives Henri Poincaré.

Ses activités de recherche et les groupes de travail auxquels il appartient sont nombreux :

Ses responsabilités et activités sont diverses

Il est auteur de nombreux ouvrages, articles, communications

Il vient de participer à une émission de télévision relayée par Universcience que vous pouvez visionner sur Internet.

Son épouse Geneviève est sociétaire de notre Académie

Résumé de la  communication Monsieur Denis Grison

Qu’est-ce que le principe de précaution ? Depuis sa conception il a été très contesté, étant  souvent compris comme un principe d’abstention. Je cherche à montrer que, tout au contraire, c’est un principe d’action. Aristote peut nous aider à définir l’action véritable, qui demande de faire une large place à la délibération. La prudence aristotélicienne annonce notre précaution, qui constitue notre prudence dans un monde devenu fragile, complexe et incertain. Si l’on prend vraiment la mesure des transformations qui ont touché le monde, et qui ne cessent de s’accélérer, on comprend que continuer à penser et agir comme on a pu le faire à l’âge de la modernité triomphante, quand la science voulait être le phare de l’humanité et promettait un avenir radieux n’est plus possible. Nous devons adopter, en lieu et place de l’ « idéologie du progrès », une « philosophie de la précaution ». Le principe de précaution  est un principe nécessaire, encore faut-il le rendre à son bon usage, ce que je m’emploie à faire ici.

Fin de la communication
Remerciements de la Présidente
Questions des sociétaires

 

Conférence «la bière alchimie, chimie ou art ?» par Monsieur Jean-Paul Hebert

Présentation de Monsieur Jean-Paul Hebert par Monsieur Bernard Chollot  Professeur Emérite de l’ENSIA (Massy, Montpellier)

Mon Ami et ancien élève Jean-Paul Hébert, Normand d’origine, est petit-fils d’un contremaître-brasseur qui lui a transmis sa passion pour la bière.

Il a donc tout naturellement choisi d’intégrer sur concours  et d’être un excellent élève de la promotion 1965 de l’ESBMBA (Ecole Supérieure de Brasserie, Malterie et  Biochimie Appliquée) dirigée à l’époque par le Doyen Urion.

A l’issue de ses trois ans d’études d’ingénieur agrémentées de deux certificats de licence de biochimie et de biochimie appliquée, ainsi que de stages dans des Brasseries en France et en Ecosse, Jean-Paul à défaut de devenir Lorrain… épouse une Lorraine !

Puis Il est recruté comme Chef de Travaux à l’ENSIA de Massy (Ecole Nationale Supérieure des Industries Agricoles et alimentaires) du Ministère de l’Agriculture. Il y effectue sa recherche sous la direction du Professeur biochimiste Montreuil de l’Université de Lille où il soutient sa thèse de Doctorat en Biochimie « sponsorisée » par la profession brassicole sur le sujet : «Contribution à l’étude de la mousse de la bière : fractionnement d’une entité mousse positive».

Ses travaux de recherches ultérieurs lui ont valu d’être admis dans les groupes de Recherches « turbidité, mousse » et «biochimie » de l’EBC (European Brewery Convention) et d’être conférencier dans des congrès scientifiques dont l’ASBC (American Society of Brewing Chemists).

En1978, Jean-Paul prend une année sabbatique pour enseigner à l’Université neuve de Boumerdes en Algérie et en diriger le département « Boissons ».

Puis il réintègre l’ENSIA de Massy pour créer avec un jeune collègue puis pour diriger une antenne de l’ENSIA à Montpellier appelée SIARC (Section Ingénieur Agroalimentaire pour les Régions Chaudes) qui recrute des Maîtres es-Sciences de ces régions (surtout Afrique et Amérique du Sud) et délivre après deux ans d’études un diplôme ENSIA-SIARC reconnu par la commission du titre d’Ingénieur ; dans ce cadre, il participe à la création du Pôle Universitaire Montpelliérain AGROPOLIS.

Professeur de Génie Industriel à l’ENSIA, il a toujours conservé un enseignement spécifique de Brasserie et compte de nombreux « Brasseurs  Anciens Elèves » aux 4 coins du monde.

Actuellement en retraite, Jean-Paul Hébert, Professeur Emérite, vient de publier aux Editions QUAE avec son collègue Dany Griffon un ouvrage, coup de cœur FNAC, intitulé « Toutes les bières moussent-elles ? ».

Dans ses temps libres, il aime fabriquer des jouets en bois pour ses petits-enfants.

Il envisage aussi de créer chez lui une picolo-brasserie et de cultiver dans son jardin orge et houblon ! Par ailleurs il parle de sa passion pour la bière dans divers lieux tels que des Maisons de la Culture ou encore l’Espace des Sciences Gilles de Gennes de l’Ecole Supérieure de Physique  Chimie Industrielle de PARIS.

Mais aujourd’hui, c’est à l’ALS que Jean-Paul Hébert va nous dire si la fabrication de la Bière relève de l’alchimie, de la chimie ou de l’art.

Professeur Bernard CHOLLOT, le 12 mai 2011

Résumé de la conférence de Monsieur Jean-Paul Hebert

La bière boisson millénaire, universelle, est la deuxième boisson élaborée après le thé dans le monde. Depuis le néolithique la bière a accompagné le développement des civilisations. Aujourd’hui dans le monde 1400 millions d’hectolitres sont produits industriellement. Parallèlement bien des bières autochtones, dolos, chichas, sakés, changs, échappent aux statistiques et… aux impôts.

 L’homme a cherché depuis l’antiquité à comprendre la matière. Les alchimistes, à la recherche de la perfection, l’oratoire proche du laboratoire, peuvent être considérés comme les précurseurs de la chimie. La croix des brasseurs symbolisant la fabrication de la bière  combine  les 4 éléments d’Aristote. Elle est reprise par la publicité actuelle au même titre que la bière des moines détenteurs du savoir au Moyen âge.

La brasserie a apporté beaucoup à la progression des sciences et des techniques. Si Lavoisier a réussi la synthèse de l’eau, maigre performance au regard de celle de Saint Arnou, c’est aux français Payen et Persoz que l’on doit la découverte des enzymes. Quant à Sorensen qui introduisit la notion de pH et à Niels Bohr, prix Nobel de chimie pour la structure de l’atome qui se souvient que leurs recherches furent « sponsorisées» par la fondation Carlsberg ? Les brasseurs et les boulangers furent les premiers biotechnologues.

Bien que connaissant des centaines et des centaines de molécules c’est le savoir faire, l’art  du brasseur qui donnera à sa bière ses qualités. La bière résulte du travail de l’homme : choix des matières premières, eau, malt, crû de houblon, maitrise des réactions biochimiques, maitrise des réactions microbiennes et enfin artiste designer pour attirer le consommateur. A la suite du lorrain Hervé This, le pape de la cuisine moléculaire auteur de : «  La cuisine, alchimie, chimie ou art » nous évoquerons la créativité des artistes pour créer de nouvelles bières notamment depuis la nouvelle législation de 1992. Enfin puisque la bière, c’est de l’amitié liquide, le cercle des flaveurs nous plongera dans l’univers de la dégustation. Une bière brassée avec savoir se dégustant avec sagesse.

Fin de la conférence
Remerciements de la Présidente
Questions des sociétaires

Fin de la séance à 19 h40.

La présidente convie les sociétaires et les conférenciers au bar de la CUGN pour prendre un rafraichissement.

Le Secrétaire de séance : Jean-Pierre Jolas
La Présidente : Colette Keller-Didier