Académie Lorraine des Sciences
PROCES-VERBAL DE LA SEANCE DU 13 DECEMBRE 2001
Présents
: 41.
Ont émargé le cahier de présence : Mmes de Martin, VP CUGN,
Landes, Keller, Combremont, Lionel-Pelerin, Gimenez, Puton-Scherbeck, Tékin,
Schissler, Patard. Mrs Courvoisier, Pargney, Botton, Courbet, Schissler,
Landes, Pierre, Pentenero, Philipon, Franiatte, Rauber, Tognolli, Klein, Vernier,
Toutain, Metche, Remy, Fossard, Claudon, Aimond P., Aimond Y., Puton, Cordier,
Haluk, Robaux, Combremont, Keller, Bautz, Okitaudji.
Excusés : Mmes Nicolas, Maire de Vandoeuvre ; Mayeux, Adjointe
Maire de Nancy ; Rosso Debord, Keller-Didier, Gouzou. Mrs Rossinot, Président
de la CUGN ; Bégorre, VP CUGN ; Losfeld, Recteur de l'Académie
de Nancy-Metz ; Dinet, Président du Conseil Général 54
; Leroy, Sénateur ; Le Déaut, Député ; Gauthrot,
Maire de Heillecourt ; Hénard, Adjoint Maire de Nancy ; Boyer, Chollot,
Coupechoux, F. Claude, Hartemann, Georges, Rémy, Mortier.
La séance est ouverte à 18 heures par le Président J.M. Keller, A. Bautz assurant le secrétariat de séance.
Présentation
de deux nouveaux Sociétaires :
Mr Schissler Jean-Marie, Professeur d'Université en Métallurgie,
spécialiste des alliages, présenté par P. Landes et G. Combremont.
Mr Klein Jean-Paul, Docteur en Pharmacie, Directeur des Laboratoires Aubert,
présenté par J.C. Pargney et F. Vernier.
Communications
:
"Problématique de l'amélioration de la production d'acide
aminé par voie microbienne" par Mr Stéphane Delaunay, Maître
de conférences à l'ENSAIA.
Les acides aminés sont des molécules d'intérêt majeur
pour l'alimentation humaine et animale, mais également pour la pharmacie,
la cosmétique, la chimie. La souche microbienne étudiée
est du genre Corynebacterium. La valeur économique est liée à
la production . Si la production augmente, les prix de vente diminuent. Il faut
améliorer les techniques de production industrielle des acides aminés.
Une des possibilités est d'améliorer le biocatalyseur Corynebacterium.
Exemple de l'acide glutamique dont la production par méthode fermentaire
(C. glutamicum) est de un million de tonnes par an. La production peut être
améliorée en jouant sur l'environnement, en ajoutant de la biotine ou
un tensioactif , en élevant la température. Les modifications
génétiques ne sont pas toujours efficaces, non pour l'acide glutamique,
oui pour la valine. Les cartes génomiques des biocatalyseurs sont établies
par des industriels à la demande des chercheurs.
"Nouvelle observation,
en France, de Stigmella tormentillella Herrich-Schaffer 1855 (Lepidoptera Nepticulidae)"
par Mr Jean-Marie Courtois.
La présentation orale est faite par J.F. Pierre. Décrite dans
les Landes, l'espèce est signalée en Meuse, Moselle et Vosges.
Conférence
: "Commercialisation des champignons comestibles et techniques actuelles
de production" par Mr Michel Courvoisier, Economiste, Directeur de la Fédération
Française des Trufficulteurs.
L'évolution de la consommation est le reflet de celle de la production.
Les champignons comestibles sont divisés en champignons sylvestres que
l'on ne sait pas cultiver et en champignons cultivés. La culture est
plus ou moins maîtrisée selon les espèces, parfois très
difficile comme pour la truffe. C'est le champignon de Paris Agaricus qui reste
le plus consommé. De 1986 à 1997, la consommation mondiale a augmenté,
mais cette augmentation est surtout due aux pays asiatiques et plus particulièrement
la Chine avec Auricularia sp, l'oreille de Judas ou champignon noir chinois.
Dans la liste des champignons cultivés, dix espèces sont dominantes
avec Agaricus et Auricularia en tête. La Chine est le premier producteur
du monde devant l'Union Européenne. La consommation par habitant est
: champignons frais, 60% ; champignons congelés, 8% ; champignons en
conserve, 32%. En 1970, elle était de 0,76 kg par tête, en 1997
elle passe à 2,21 kg. Cette augmentation est due à l'action des
professionnels de la restauration, mais aussi aux progrès dans les moyens
de transport des champignons. Pour les récoltes commercialisées
de champignons sylvestres, ce sont les bolets et les chanterelles qui dominent.
Les techniques de production ont également évolué. Si l'on
se réfère aux techniques pour le champignon de Paris, on distingue
trois étapes.
1) la production de la semence par multiplication végétative
du mycélium de souche mère. La multiplication se fait en culture pure
sur grains de céréales (millet, seigle). L'incubation est réalisée
en milieu "stérile". Il y a de moins en moins de fabricants de mycélium,
actuellement il reste 5 à 6 groupes mondiaux. Les souches dégénèrent
avec le temps, il faut retrouver les souches mères.
2) le compostage. Le compost frais est préparé à
partir de fumier de cheval, de paille et de fiente de volaille. Il faut homogénéiser
ces matières premières et les saturer d'eau afin d'engager la fermentation.
La préparation se fait en plein air, afin d'éviter tout problème
de voisinage. L'abattage et retour permet de former des files de 1,80m x 1,80m
où se poursuit la fermentation. A l'intérieur de la file, la température
atteint 80°C. Les files sont retournées à l'aide d'une machine ou composteur.
Le compost subit une pasteurisation en masse dans des chambres. Il est alors
prêt pour être inséminé.
3) la culture. Elle débute par l'innoculation ou lardage, il faut
5 à 8% de mycélium par volume de compost ensemencé. Suit
une incubation de deux semaines, le mycélium envahit le compost. Il faut
initier la fructification en rajoutant de la tourbe dessus le compost. Une période
de préfructification de trois semaines précède l'apparition
des champignons. La culture se fait à l'obscurité, en sac, en
caisses ou en conteneurs. Les caves sont progressivement abandonnées
au profit de maisons de culture. La cueillette à la main (20-30 kg par
heure) est remplacée par une cueillette à la machine (700 kg par
heure avec une cueilleuse).
Suite à la conférence, de multiples questions ont porté
sur : - la teneur en CO2 dans les champignonnières. 2 à 3% - le
nombre de professionnels en France. 120 il y a quelques années, ça
a beaucoup chuté en quelques années - que devient le compost ?
C'est un gros problème, il n'est pas revalorisé actuellement -
le contrôle sanitaire à l'importation. Il limite les importations
- que deviennent les anciennes carrières de Paris ? encore quelques unes
en activité - la production en Lorraine. Des champignonnières
à Savonnière. Des essais de culture de pleurote ont été
tentés dans des structures de la ligne Maginot, mais échec - le
producteur produit ou achète son innoculum ? il achète - le mélange
commercialisé de vraies et fausses girolles - la production de morilles.
On ne sait pas la cultiver - la toxicité de la morille. Certaines morilles
peuvent être dangereuses, il faut bien les cuire - la production de champignons
en Israel - l'effet Tchernobyl. Sur les cultivés, pas d'effet. Pour les
sylvestres ? il faudrait en manger beaucoup - le nombre de calories dans 1 kg
de champignon. ? peu.
Le Président
remercie Mr Courvoisier.
Il souhaite aux Sociétaires de bonne fêtes de fin d'année.
Il rappelle la tenue de l'Assemblée Générale le 10 janvier
2002, AG suivie d'une séance publique et du repas annuel.
Fin de la séance à 20h10.
Le Président
: Dr J.M. KELLER
Le Secrétaire de séance : A. BAUTZ, Docteur ès Sciences