La Société Vittel observe une augmentation du taux de nitrates dans les eaux *. Se prémunir des risques provenant des eaux d'origine autre qu'agricole n'est pas suffisant. La production d'eau minérale étant menacée par l'activité agricole, il faut envisager d'autres mesures préventives.
En 1987, la Société Vittel demande à l'INRA ce qu'il faut modifier dans l'activité agricole pour assurer de façon pérenne la qualité exigée de la ressource en eau.
Par rapport à un problème classique d'environnement, la situation a quelques traits spécifiques :
– niveau très contraignant du taux de nitrates : moins de 10 mg/l,
– territoire réduit
– le "pollué" est une entreprise privée qui vend, sous concession d el'Etat, un bien public,
– le "pollué" est prêt à trouver des compensations pour dédomager les agriculteurs "pollueurs". Mais on ne peut pas parler de pollution dans ce cas.

* Il faut souligner qu'une précédente étude avait été réalisée en 1975 par le laboratoire de Science du sol de l'ENSAIA (professeur F. JACQUIN) sur la migration des nitrates sur un type de sol pendant un cycle annuel complet (document de travail, ENSAIA, Nancy). Tout en soulignant les risques importants de pollution en raison de stocks de nitrates qui peuvent s'accumuler, l'étude avait conclu que l'existence d'une agriculture utilisant des pratiques raisonnées n'est pas incompatible avec une saine exploitation d'un gîte hydrothermal. Malheureusement, cette étude n'avait pas été suivie d'effets.